6 février 2010
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..."L'Ours" de Vincent Sorel, le livre donc, est sorti il y a maintenant
une ou deux semaines chez Actes Sud/l'An 2, et c'est un excellent livre.
J'ai d'ailleurs encore en mémoire cette après-midi à Strasbourg
où tout en grignotant du chou je lui demandais l'air de rien :
"et alors, pour ton diplôme, t'as une idée de projet déjà?"
(on devait être au tout tout début d'année, genre octobre - moment où théoriquement,
on a une idée fabuleuse qu'on abandonnera mi-janvier pour un projet réalisable)
J'avais, moi, mon diplôme depuis trois mois, et je venais (ou m'apprêtais
dans les semaines qui suivent, je ne sais plus) d'obtenir une bourse du CNL pour
mon projet "Lartigues et Prévert". Autant dire que j'étais déjà persuadé que, de mon côté,
les choses allaient avancer à la vitesse de l'éclair, et que la vieille bande dessinée
n'avait qu'à bien se tenir.
Et lui donc de me répondre "Oh bah oui, j'ai une idée, ça serait un peu comme une histoire,
avec un ours qui voit une fille dans la forêt, et qui se rend compte que le bûcheron,
qui arrive vers lui, a l'air de la connaître. Alors il le tue, il prend son visage,
et il va au village à sa place pour draguer la fille. Et personne ne se rend compte de rien."
Sans rien dévoiler de l'histoire, je rajouterais juste que cet Ours, que tout le monde
prend pour Barnabé le bûcheron, va rapidement intriguer par son comportement étrange
et son mutisme - et que ce récit charrie des échos des temps anciens (l’époque mérovingienne),
quand l’ours était considéré comme le roi des animaux et était sexuellement très valorisé
parce qu’on le tenait pour le seul animal à pratiquer le coït de face, comme l’homme.
(une partie de ce paragraphe a été piquée sur le site de l'éditeur, la retrouverez-vous?)
En tous cas, c'est brillamment écrit, très bien rythmé, et les choix de narrration
qu'il a fait ont un petit côté théatral qui en font un livre vraiment singulier.
Alors si ce n'est déjà fait, lisez-le !